On a dit parfois de l’homme qu’il était un animal religieux. Le système a défini une fois pour toutes un animal économique, non seulement l’esclave mais l’objet, la matière presque inerte, irresponsable, du déterminisme économique, et sans espoir de s’en affranchir, puisqu’il ne connaît d’autre mobile certain que l’intérêt, le profit.


L’expérience de la vie m’a convaincu que le fanatisme n’est que la marque de l’impuissance à rien croire, à rien croire d’un cœur simple et sincère, d’un cœur viril.


Loin de penser comme nous à faire de l’Etat son nourricier, son tuteur, son assureur, l’homme d’autrefois n’était pas loin de le considérer comme un adversaire contre lequel n’importe quel moyen de défense est bon, parce qu’il triche toujours. C’est pourquoi les privilèges ne froissaient nullement son sens de justice ; il les considérait comme autant d’obstacles à la tyrannie.


La dignité de l’homme est de servir. « Il n’y a pas de privilège, il n’y a que des services », telle était l’une des maximes fondamentales de notre ancien Droit. Mais un homme libre seul est capable de servir, le service est par nature un acte volontaire, l’hommage qu’un homme libre fait de sa liberté à qui lui plaît, à ce qu’il juge au-dessus de lui, à ce qu’il aime.


Le savoir-vivre, disait la marquise de Créqui, c’est donner de l’esprit aux sots.


On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet  pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure.


Si l’on peut tout autoriser ou tout absoudre au nom de la Nation, pourquoi pas au nom d’un Parti, ou de l’homme qui le représente, et qui assume ainsi, par une caricature sacrilège de la Rédemption, les péchés de son peuple !


L’homme n’a de contacts avec son âme que par la vie intérieure, et dans la civilisation des machines la vie intérieure prend peu à peu un caractère anormal.