Une paroisse, c’est sale, forcément. Une chrétienté, c’est encore plus sale. Attendez le grand jour du Jugement, vous verrez ce que les anges auront à retirer des plus saints monastères, par pelletées – quelle vidange ! Alors, mon petit, ça prouve que l’Eglise doit être une solide ménagère, solide et raisonnable.
Boucs ou brebis, le maître veut que nous lui rendions chaque bête en bon état. Ne va pas te mettre dans la tête d’empêcher un bouc de sentir le bouc, tu perdrais ton temps, tu risquerais de tomber dans le désespoir.
A nous entendre on croirait trop souvent que nous prêchons le Dieu des spiritualistes, l’Etre suprême, je ne sais quoi, rien qui ressemble, en tout cas, à ce Seigneur que nous avons appris à connaître comme un merveilleux ami vivant, qui souffre de nos peines, s’émeut de nos joies, partagera notre agonie, nous recevra dans ses bras, sur son cœur.
J’ai entendu l’autre jour un vagabond répondre au gendarme qui lui demandait ses papiers : « Des papiers ? Où voulez-vous que j’en prenne ? Je suis le fils du soldat inconnu ! »
Il est plus facile que l’on croit de se haïr. La grâce est de s’oublier. Mais si tout orgueil était mort en nous, la grâce des grâces serait de s’aimer humblement soi-même, comme n’importe lequel des membres souffrants de Jésus-Christ.