Si Dieu ne lui demandait pas tant, l’homme ne serait pas en tentation de péché. Et s’il pèche, dans le refus où il se crispe encore sur lui-même, un amour, une lumière, une nuit l’oppresse pour le libérer. Cette souffrance, celle du corps, celle du désir, celle de l’intelligence, celle du travail par lequel l’homme se découvre toujours passif des forces qu’il ne maîtrise pas, fond sur lui à l’improviste comme une question qu’il ne peut résoudre.
Dieu ne donne pas seulement la paix pour porter la souffrance, il donne la joie comme la vérité agile de la souffrance entendue.
Tout chrétien a à faire son pèlerinage de la foi pour dire Amen à la messe.
Comme pour changer de point de vue en montagne, il faut passer par monts et par vaux, tout un cheminement intérieur est nécessaire pour voir d’autres paysages du monde qui ne se voit pas.
L’opposition entre monde et Dieu se retrouve par le même fait à l’intérieur de l’Ecriture comme la distinction entre sens littéral et sens spirituel, entre l’histoire et l’anagogie.
Choisir, c’est mourir, mais c’est aussi vivre. Choisir implique de renoncer à un certain nombre de possibles, mais ce renoncement indique l’accès au réel, l’entrée dans la capacité de « vivre » par opposition à « mourir ». Dans la décision, la liberté se découvre vouée à toujours se limiter, mais elle se réfléchit aussi en son acte comme capacité de s’actuer, de s’accomplir. Toute décision manifeste cette transparence de la liberté à elle-même, car elle surgit de ce que la liberté a de plus intime pour se retrouver en soi.