Le Tellier et Louvois sont les premiers à réagir systématiquement contre nos principaux défauts, notre indiscipline innée, notre inaptitude aux longs efforts patients, notre refus de nous préparer assez en avance aux dures actions de la guerre. De tels défauts n’empêchent pas d’indiscutables vertus : la puissance de ressaisissement après l’échec, la bravoure individuelle, l’enthousiasme dans le défi, cette furia francese qui frappe les Italiens.


Tous les grognards sont intraitables quand il s’agit d’un point d’honneur. Pour beaucoup, famille, patrie, religion et empereur se fondent dans un unique symbole. Lors de la seconde Restauration, l’aumônier, très royaliste, d’un régiment, interroge chaque soldat.

“Qu’es-tu, toi ?

Calviniste.

Et toi ?

Catholique.

Et toi ?

Je n’en sais rien.

Et toi, l’homme, demande-t-il à un grognard qui fume tranquillement sa pipe, de quelle religion es-tu ?

De la Vieille Garde…”


“Que des hommes, écrira von Kluck dans ses mémoires, ayant reculé pendant quinze jours, que des hommes couchés par terre et à demi morts de fatigue, puissent reprendre le fusil et attaquer au son du clairon, c’est une chose avec laquelle nous autres Allemands n’avions jamais appris à compter, c’est là une possibilité dont il n’avait jamais été question dans nos Ecoles de guerre.”


Au manoir de Trofeunteuniou, il reçoit le Glaoui, pacha de Marrakech. Pour celui-ci, après la langouste, on apporte à table un magnifique jambon en croûte. La maréchale : du porc pour un musulman ! Elle veut s’excuser. Posant la main sur son bras, le prince lui dit dans le français le plus pur : “Soyez sans souci, madame la maréchale, aujourd’hui Mahomet est resté en Afrique.”