Les jeunes moines ont l’air saints et ne le sont pas ; les moines d’âge moyen n’en ont pas l’air et, de fait, ne le sont pas ; et les vieux moines, eux, n’en ont pas plus l’air, mais ils le sont !


A la fin de sa vie, le père Francis Decroix a laissé un très beau témoignage : “On ne voulait pas offenser celui-là mais on l’a fait. On peut réparer une injustice, on ne peut pas forcer un coeur blessé. Il faut attendre en pauvre. Un pauvre qui est possédé par le désir de rétablir la relation, qui continue d’aimer quand on l’offense. Mieux, il faudrait être si pauvre que l’on ne puisse plus être offensé.”


La connaissance ou l’expérience de Dieu ne sera jamais en proportion du nombre d’heures consacrées à l’étude. Tout sera don gratuit de Dieu, non pas résultat de nos efforts. Une hantise au sujet de sa formation peut-être le signe qu’on se fie trop à des moyens accessoires, qui seront toujours inadéquats. Ce n’est pas l’étude qui nous donnera le Seigneur. Presque tout le monde le sait ou le pressent, mais on l’oublie parfois dans son ardeur.


Les chrétiens sont des gens qui ont besoin d’être consolés. Un homme qui n’a pas fait dans sa vie l’expérience du cri et de la détresse, du passage par les larmes et l’angoisse, du besoin d’être consolé n’est pas encore un homme qui a atteint sa pleine stature. Tout homme a ou aura besoin d’être consolé. C’est à la racine de l’expérience spirituelle.