On n’en est pas encore là, mais l’encastrement d’une nationalité dans une religion, avec une armée dont les troupes d’élite prêtent serment devant le mur d’Hérode, n’augure rien de très prometteur.
Le suspect rôde, et, ne nous le cachons pas, se tapit au fond de chacun. C’est le côté serviable du Mal : fournir l’ouvre-boîte universel, avec tantôt le sournois aux doigts crochus, tantôt le faux jeton aux cent tentacules, l’un et l’autre responsables de toutes nos misères. Plus sournois le « eux », mieux soudé le « nous ». Le monde arabe a besoin du « complot juif mondial » pour s’expliquer ses défaites. Le monde atlantique a chancelé quand le Communisme a disparu, il s’est refait depuis une santé avec le Terrorisme. Peut-être la pire des angoisses, pour une collectivité, est-elle de n’en avoir plus. Vous ne serez pas pris au dépourvu.
Réponse d’Elie Barnavi
Oui, il y a bien deux Israël. Le mien, tourné vers le monde, séculier et rationnel ; et l’autre, idolâtre, centré sur une terre divinisée et prisonnier de croyances archaïques dont il fabrique une idéologie étrangement moderne, étrangère au sionisme classique comme au judaïsme rabbinique. Entre les deux, il n’y a pas de compromis possible.