Alors il se leva et son regard se posa sur moi comme les saisons dominent du regard les champs et il sourit. « Tous les hommes t’aiment pour eux-mêmes. Moi, je t’aime pour toi-même ».
Et Jésus posa la main sur le front de la femme et regarda profondément dans ses yeux.
Puis, il se tourna vers les hommes qui l’avaient amenée et les regarda longuement, puis il se pencha et se mit à écrire sur la terre avec le doigt.
Il écrivit le nom de chaque homme et, à côté, le péché que chacun avait commis.
Au fur et à mesure qu’il écrivait, ils fuyaient couverts de honte dans les rues.
Jésus est au-delà de nos sens, mais de tous les hommes, il est aujourd’hui le plus proche de moi.
J’ai longuement médité depuis ce jour-là, et je comprends Juda. Il a réalisé sa petite vie, qui flottait comme une brume au-dessus de cette terre asservie par les Romains, tandis que le grand prophète gravissait les hauteurs.
Un homme aspirait à un royaume où lui-même devait être un prince.
Un autre homme désirait un royaume où tous seront des princes.
Je pense qu’en vérité, ni Pompée ni César ne furent d’aussi grands meneurs que cet homme de Galilée.
Car depuis sa mort sans résistance, une armée a surgi de la terre pour combattre en son nom… Et il est mieux servi par ses fidèles, même mort, que Pompée et César ne le furent durant leur vie.
Depuis lors, bien des terres et bien des mers ai-je traversées.
Et où que voulût m’emporter la selle ou la voile,
Ton nom était prière ou argument.