Joseph avait compris que pour la créature, l’unique sagesse consiste à vivre dans la dépendance de son Créateur. Aussi, à chaque consigne du ciel, il se livre comme un enfant, il est docile à tous les appels, prêt pour y répondre, à tous les labeurs, à toutes les abnégations, à tous les sacrifices. Il a remis tout le gouvernement de sa vie entre les mains de Dieu.
Joseph nous apprend que l’unique grandeur consiste à servir Dieu et son prochain, que la seule fécondité vient d’une vie qui dédaignant l’éclat et les exploits tapageurs s’applique à accomplir consciencieusement et amoureusement son devoir, si humble soit-il, sans chercher d’autre contentement que de plaire à Dieu, se soumettre à ses consignes à mesure qu’il les dicte, sans avoir d’autre crainte que de ne pas servir assez. Il nous apparaît comme le serviteur par excellence qui, oublieux de lui-même, ne respire que la gloire de son maître et qui organise toute sa vie en fonction de cette gloire.
Le message de Joseph, c’est le rappel de la primauté de la vie intérieure et de la contemplation sur l’action extérieure et l’agitation, l’urgence préalable de l’abnégation, fondement indispensable de toute fécondité.
Il nous enseigne que l’essentiel finalement, ce n’est pas de paraître, c’est d’être ; ce n’est pas d’être paré d’un titre, c’est de servir, c’est de dérouler les jours de son existence sous le signe des vouloirs divins et de la recherche de la gloire de Dieu.