Les débats consacrés à l’échec de l’intégration ne soulignent pas assez que la dynamique migratoire ne s’inscrit plus dans un contexte national. Les métropoles dans lesquelles s’installent les nouveaux arrivants sont déjà mondialisées, la référence à la Nation y est faible. C’est cette « mondialisation / dénationalisation » des métropoles qui nourrit celle des quartiers et par extension le développement du communautarisme.


L’image sympathique du « bobo-explorateur » arrivant en terre « prolo-immigrée » dissimule la réalité d’une violente conquête patrimoniale. L’euphémisation de ce processus est emblématique d’une époque « libérale libertaire » où le prédateur prend le plus souvent le visage de la tolérance et de l’empathie.


On comprend donc que, dans les métropoles, l’immigration soit majoritairement perçue comme un processus positif. Elle empêche toute résurgence du conflit des classes, assure la pérennité d’un système de plus en plus inégalitaire socialement pour un coût relativement modeste en comparaison des bénéfices tirés de la mondialisation économique.


Le profond mépris des élites et des couches dominantes pour le “pavillonnaire” masque difficilement leur rejet de ce qu’est devenu le peuple. Abrités derrière des discours techniques, budgétaires ou écologiques, les prescripteurs d’opinions n’ont cessé de critiquer un mode de vie et d’habitat qui “ne faisait pas société”.


Il est plus facile de résister à un péril fasciste qui n’existe pas que de s’interroger sur les effets réels de la mondialisation et du séparatisme au sein de milieux populaires.