Le pays où tu peux vivre la tête haute, tu lui donnes tout, tu lui sacrifies tout, même ta propre vie ; celui où tu dois vivre la tête basse, tu ne lui donnes rien. Qu’il s’agisse de ton pays d’accueil ou de ton pays d’origine. La magnanimité appelle la magnanimité, l’indifférence appelle l’indifférence, et le mépris appelle le mépris. Telle est la charte des êtres libres et, pour ma part, je n’en reconnais aucune autre.


Si tous les hommes sont mortels, nous, les chrétiens d’Orient, nous le sommes deux fois. Une fois en tant qu’individus – et c’est le Ciel qui l’a décrété ; et une fois en tant que communautés, en tant que civilisation, et là, le Ciel n’y est pour rien, c’est la faute des hommes.


Et il m’apparut que ce geste qui consiste à cueillir une fleur et à l’ajouter au bouquet que l’on tient déjà dans sa main, et que l’on serre même contre son coeur, est le geste le plus beau et le plus cruel à la fois, parce qu’il rend hommage à la fleur en lui donnant la mort.


Dans un monde dominé par le veau d’or, je ne suis pas sûr que la priorité des priorités soit d’expulser Dieu. C’est le veau d’or qu’il faut combattre, c’est lui qui constitue la pire menace pour la démocratie comme pour toutes les valeurs humaines. Le communisme avait asservi les hommes au nom de l’égalité, le capitalisme est en train de les asservir au nom de la liberté économique. Hier comme aujourd’hui, Dieu est un refuge pour les vaincus, leur ultime recours. Au nom de quoi voudrais-tu les en priver ? Et pour le remplacer par quoi ?