Là où, pour la pensée conservatrice, il y a famille et corporation, pour la pensée socialiste il y aura la classe ; pour l’une, la terre et le sol, pour l’autre les rapports de travail et les rapports de production.


Tandis que la pensée conservatrice se règle sur le passé pour autant qu’il fait bon ménage avec le présent, et que, de son côté, la pensée bourgeoise, ce dépositaire du présent, vit de ce qui, à tel ou tel moment, devient le Nouveau, la pensée prolétarienne cherche à prendre en compte et à favoriser l’avenir dans le présent pour autant qu’elle pousse au premier plan les facteurs déterminants du présent tel ou tel par où déjà s’annoncent les formes structurelles à venir de la vie sociale.


Louis de Bonald – De la philosophie morale et politique du XVIIIe siècle : “La démocratie proprement dite rejette avec fureur, de la société politique, toute unité visible et fixe de pouvoir, et elle ne voit le souverain que dans les sujets, ou le peuple : comme l’athéisme rejette la cause unique et première de l’univers, et ne la voit que dans les effets ou la matière. Dans le système de ceux-ci, la matière a tout fait ; dans le système de ceux-là, le peuple a le droit de tout faire, en sorte qu’on pourrait appeler les démocrates les athées de la politique ; et les athées, les enragés, ou les jacobins de la religion.”