Pour le consommateur-producteur, il n’y a plus d’identité physique de la France parce qu’il n’y a plus de saisons, plus de terroirs, plus de climats, il n’y a que des pulsions d’achat. Et ce n’est qu’en réinvestissant la consommation et chaque acte de la vie courante, en leur rendant leur sens dans le lien avec l’environnement que l’on peut espérer refaire de cet ensemble de comportements humains les signes d’une culture commune, d’une façon d’être au monde partagée. L’identité nationale commence dans les assiettes, autour d’un repas partagé.


La laïcité n’est pas une norme rigide qu’on agite quand on ne sait pas gérer les provocations. Elle est un état d’esprit, une façon de vivre en société qui implique que l’on ne cherche pas à imposer à autrui son individualité. Et c’est bien tout le problème. La République est aujourd’hui prise en étau entre, d’une part, le libéralisme qui étend les droits individuels pour promouvoir un mode de vie dans lequel la possession et l’affichage d’objets permettent l’affirmation du moi, et d’autre part, un fondamentalisme dont l’ultime but est d’abolir ces droits individuels mais qui utilise les aspirations individualistes pour progresser dans une société dont il a compris les failles.