J’ai vraiment fait connaissance avec le communisme en camp de concentration, non pas d’une manière intellectuelle, idéologique, mais physiquement. Je l’ai éprouvé, comme une solidarité très forte. Certains des militants que j’ai côtoyés étaient intègres, portés par un idéal de fraternité et de justice sociale. Ils étaient estimables. Avec eux, j’ai appris à faire une différence entre les hommes et les idées.
C’est vraiment l’épreuve qui révèle le salaud ou l’honnête homme. Tel est devenu l’un des principes qui ont guidé ma vie.
La souffrance est un thème très difficile à évoquer à voix haute. Davantage encore que l’amour, c’est peut-être l’épreuve la plus personnelle qui soit. Elle renvoie au plus profond de chacun, à une part un peu obscure, parfois peu glorieuse, de notre personnalité. C’est souvent un chemin assez pénible à parcourir…
Pour moi est venu le temps de la contemplation, encore et toujours essayer de comprendre. C’est l’heure où les ombres s’allongent. Avec moins de forces, plus de douleurs, une mémoire qui se brouille et l’indéfectible chaleur des miens, chaque aube qui se lève est une petite-fille de l’Espérance.