Sébées, l’évêque arménien contemporain du VIIe siècle, décrivit la conquête de la Palestine par les Arabes comme une faveur des descendants d’Ismaël face aux appels à l’aide des descendants d’Isaac en réaction contre l’Empire romain d’Orient, en accord avec la promesse divine faite à Abraham, leur ancêtre commun. Dans une lettre écrite par un juif de l’époque, on peut lire : “Et le royaume d’Ismaël fut accueilli comme un acte de volonté divine parce qu’il nous couvrait de sa bonté. Quand ils s’étendirent et conquirent le pays de Gazelle (la Judée) des mains d’Edom et envahirent Jérusalem, ils étaient accompagnés de personnes descendant des fils d’Israël.”


Ibn Khaldoun affirmait qu’au moins une partie des Berbères, anciens habitants de l’Afrique du Nord, étaient les descendants des Phéniciens de l’Antiquité ou d’une autre population d’origine cananéenne venue des environs de la Syrie et qui se convertit au judaïsme. Les tribus Mediouna s’étaient installées dans l’ouest de l’Algérie actuelle, tandis que les Fendelaoun, les Behloula et les Fazaz se partageaient la région située autour de la ville aujourd’hui marocaine de Fès.


Israël peut être caractérisée comme une ethnocratie juive aux traits libéraux, à savoir un Etat dont la mission principale n’est pas de servir un demos civil et égalitaire, mais un ethnos biologique et religieux, entièrement fictif sur le plan historique mais plein de vitalité, exclusif et discriminant dans son incarnation politique. Cet Etat considère comme étant de son devoir de continuer, par des moyens idéologiques, pédagogiques et juridiques, à isoler son « ethnie » élue non seulement de ses citoyens définis comme non juifs, non seulement des enfants de ses travailleurs étrangers nés en Israël, mais aussi des autres nations du monde.