Le défaut majeur de la droite française n’est ni la bêtise, ni le goût du cinéma, ni les mauvaises fréquentations, ni l’autoritarisme – très équitablement répartis, on le constate tous les jours, entre nos différentes familles spirituelles -, c’est le manque de générosité.
Là où il faudrait des entreprises, des emplois nouveaux, de l’enthousiasme, de l’initiative, nous avons l’Etat tout-puissant, des fonctionnaires, une bureaucratie étouffante, une fiscalité et une réglementation délirantes. Ni l’inflation, ni le chômage, ni le déficit du commerce extérieur ne seront jamais vaincus par le contrôle ni par l’omniprésence de l’Etat. Ils seront vaincus par la liberté qui – nous commençons à le savoir : regardez autour de vous – est la source de toute prospérité comme elle est la source de tout bonheur.
Les socialistes ont été portés au pouvoir parce qu’ils représentaient d’abord et avant tout une espérance morale. Il fallait lutter contre les privilèges, contre l’inégalité, contre le chômage, contre le mensonge. Ce n’est partout que mensonges, chômage, inégalités accrues, privilèges renouvelés. Le rêve de changer la vie a été peu à peu remplacé par la pure et simple ambition de se maintenir au pouvoir.
Ne faisons pas de la démocratie le chevalier blanc de l’histoire. Si la démocratie suscite des adversaires si résolus, c’est qu’elle se révèle trop souvent incapable de relever le défi le plus grave de notre temps : la misère. La misère urbaine, le problème des banlieues, la fin des paysans, le chômage, le dénuement du Sud en face des gaspillages du Nord : voilà les fourriers des adversaires de la démocratie.