Roman qui traite de “Super flumina Babylonis”

Au-dessus des courants des fleuves
qu’à Babylone je trouvais,
en larmes je me suis assis
et la terre j’en arrosais,
tout en me souvenant de toi,
ô Sion, toi que tant j’aimais ;
elle était douce ta mémoire
et d’autant plus je la pleurais ;
je laissais mes habits de fête,
ceux de travail je revêtais
et j’accrochais aux saules verts
la cithare que je portais,
la plaçant là en espérance
de ce que de toi j’espérais ;
c’est là que me blessa l’amour
et que le coeur il m’arrachait ;
je le priai de me tuer,
puisque de la sorte il blessait ;
je me suis plongé dans son feu,
tout en sachant qu’il m’embrasait,
justifiant le petit oiseau
qui dans le feu se consumait ;
en moi-même j’étais mourant
et en toi seul je respirais,
en moi je me mourais pour toi
et par toi je ressuscitais,
puisque le souvenir de toi
donnait la vie et l’enlevait.