Dieu respecte la liberté de l’homme, non pas en s’abstenant d’influer sur elle, comme le voudraient certains ignares du néant congénital de l’homme, mais en agissant sur elle conformément à sa nature spirituelle : c’est-à-dire en éclairant l’intelligence de l’homme et en ébranlant sa volonté du dedans. Dieu respecte la liberté de l’homme en agissant sur lui par une opération intérieure infiniment douce et souple : il éveille dans l’âme des pensées et il suscite en elle des sentiments qui deviennent les pensées et les sentiments mêmes de l’homme. En se déterminant et en oeuvrant conformément à ces pensées et à ces sentiments suscités par Dieu, l’homme agit sous la motion d’un principe intérieur et non d’une contrainte extérieure. Il réalise ainsi la définition classique des actes libres : dégagés de toute contrainte extérieure, ils jaillissent d’une conviction intime.
Saint Vincent de Paul : « Quand Dieu a résolu de perfectionner une âme, il permet qu’elle soit tentée contre sa vocation, quelque fois prête à tout quitter. Puis, comme le sculpteur, il prend le ciseau et commence à faire les traits de ce visage ; il la pare et l’embellit. »