En 1927, je me suis décidé à suivre ma propre voie, je voulais savoir ce qu’un individu comme moi, sans aucun crédit – considérablement discrédité, même, mais riche d’expériences diverses – ce qu’un individu, avec une femme et un enfant en bas âge, était capable de faire pour ses semblables. Je me demandais ce que pouvait un homme seul face à l’incroyable pouvoir des grandes firmes, des grands états, avec leur savoir-faire, leurs armes, leur argent, leurs soldats, leurs outils et l’information dont ils disposent.
Alors je me suis dit : « Un individu peut prendre des initiatives sans avoir à demander la permission à qui que ce soit ». Seuls les individus sont capables de penser, de chercher des principes, à partir d’expériences personnelles que d’autres négligeront parce qu’ils sont trop occupés à satisfaire leur patron, à gagner de l’argent ou à payer les dernières traites.
La possibilité du bonheur pour chacun dépend de la possibilité du bonheur pour tous. Je dois pouvoir transformer les ressources de la planète en faisant plus avec moins, jusqu’à ce qu’il soit possible de donner à tous les hommes selon leurs besoins.
Pour comprendre la complexité de la vie et la marche de l’univers, le premier mot à retenir est synergie. La synergie, c’est ce qui fait que le comportement d’un système, dans son ensemble, n’est pas déductible du comportement de chacun de ses éléments pris isolément. Le meilleur exemple en est ce que nous appelons l’attraction universelle. Deux grandes masses sphériques sont attirées l’une par l’autre. Rien, dans chacun des sphères prise isolément, ne permet de penser qu’elle sera attirée par l’autre. On a besoin des deux. C’est la synergie qui fait que la lune est solidaire de la Terre, que l’univers tout entier est solidaire.