42. La sagesse des peuples autochtones d’Amazonie encourage la protection et le respect de la création, avec la conscience claire de ses limites, interdisant d’en abuser. Abuser de la nature c’est abuser des ancêtres, des frères et des soeurs, de la création et du Créateur, en hypothéquant l’avenir. Les autochtones, quand ils restent sur leurs territoires, ce sont précisément eux qui les préservent le mieux, tant qu’ils ne se laissent pas piéger par le chant des sirènes et par les offres intéressées des groupes de pouvoir.


71. Les peuples aborigènes pourraient nous aider à percevoir ce qu’est une heureuse sobriété et, dans ce sens, ils ont beaucoup à nous enseigner. Ils savent être heureux avec peu, ils jouissent des petits dons de Dieu sans accumuler beaucoup de choses, ils ne détruisent pas sans nécessité, ils prennent soin des écosystèmes et reconnaissent que la terre, en même temps qu’elle est offerte pour soutenir leur vie comme une source généreuse, a un sens maternel qui éveille à une tendresse respectueuse.


73. Il faut valoriser cette mystique autochtone de l’interconnexion et de l’interdépendance de toute la création, une mystique de gratuité qui aime la vie comme un don, une mystique d’admiration sacrée devant la nature qui déborde de tant de vie. Cependant, il s’agit aussi de faire en sorte que cette relation avec Dieu présent dans le cosmos se transforme toujours plus en relation personnelle avec un Tu qui soutient sa réalité et qui veut lui donner un sens, un Tu qui nous connaît et qui nous aime.


108. La force de ce qui unit tous les chrétiens a une valeur immense. Parfois, nous prêtons beaucoup plus d’attention à ce qui nous divise et nous n’apprécions ni ne valorisons ce qui nous unit. Et ce qui nous unit c’est ce qui nous permet de vivre dans le monde sans que l’immanence terrestre, le vide spirituel, l’égocentrisme confortable, l’individualisme de consommation et d’autodestruction nous dévorent.