I, 3. Et si l’Epoux daigne venir aussi vers mon âme devenue son épouse, combien doit-elle être belle pour l’attirer à soi du haut du ciel, pour le faire descendre sur la terre, pour qu’il vienne auprès de l’aimée ? De quelle beauté doit-elle resplendir, quelle doit être l’ardeur de son amour, pour qu’il lui dise ce qu’il a dit à l’Epouse parfaite : ton cou, tes yeux, tes joues, tes mains, ton ventre, tes épaules, tes pieds ?
4. « Ton Nom est un parfum répandu » (Ct 1, 3). Comme un parfum qui, par son effusion, répand tout à l’entour son odeur, le nom du Christ s’est répandu. Sur la terre entière on nomme le Christ, dans le monde entier on publie mon Seigneur. Son nom est un parfum répandu.
7. Souvent, Dieu m’en est témoin, j’ai senti que l’Epoux s’approchait de moi, et qu’il était autant qu’il se peut avec moi ; puis il s’en est allé soudain, et je n’ai pu trouver ce que je cherchais. De nouveau je me prends à désirer sa venue, et parfois il revient ; et lorsqu’il m’est apparu, que je le tiens de mes mains, voici qu’une fois de plus il m’échappe et une fois évanoui, je me mets encore à le rechercher. Il fait cela fréquemment, jusqu’à ce que je le tienne vraiment et que je monte appuyée sur mon bien-aimé.
II, 5. « Nos maisons sont charpentées de poutres de cèdre et ont des lambris de cyprès » (Ct 1, 17) car, « au lieu du nard sauvage, croîtra le cyprès , et, au lieu de la conyze, s’élèvera le myrte » (Is 55, 13). Recherche donc de quelle nature sont ces bois, et comprends que le cèdre ne pourrit pas, et que le cyprès est d’une très bonne odeur ; travaille toi aussi à charpenter ta maison, de façon que l’on puisse dire aussi de toi : « Les poutres de nos maisons sont de cèdre et nos lambris de cyprès » (Ct 1, 17).
8. « Soutenez-moi donc avec ses pommes, parce que je suis blessée de charité » (Ct 2, 5). Que c’est beau, que c’est noble de recevoir des blessures de la charité ! L’un reçoit les traits de l’amour charnel, un autre est blessé par une passion terrestre ; quant à toi, dénude tes membres, et présente-toi à la flèche de choix, à la flèche toute belle, car c’est Dieu qui en est l’archer.