Je vois un avenir pour notre pays, mais seulement à condition d’un changement de mentalité radical. Je regarde tous ces hommes qui passent le plus clair de leur temps au café, à fumer le narguilé et à jouer au tauwla sans avoir aucune ambition dans leur vie. C’est le grand problème de l’Egypte. Nasser a voulu que tous aient un travail assuré. Comme un père s’occupe de ses enfants. Un père veille sur ses fils jusqu’à sa mort, il les nourrit, il leur trouve une situation, il choisit une femme pour eux… C’est ce qui détruit l’Egypte. Le paternalisme. Notre pays n’a jamais trouvé une manière d’être lui-même. Nous avons essayé le socialisme sous Nasser, le capitalisme sous Sadate, nous avons toujours laissé les autres trouver pour nous la solution censée être miraculeuse, mais nous n’avons jamais essayé de suivre notre propre voie, tout seuls, comme des grands.