Maurice Zundel (1897-1975), prêtre suisse, mit toute sa vie au service de la rencontre de Dieu en l’homme. Paul VI le décrivit comme « un génie, génie de poète, génie mystique, écrivain, théologien ».
Jésus nous révèle, avant tout, par son ontologie personnelle, par ce qui constitue son être propre, que la plus haute forme d’existence est dépouillement, désappropriation oblative, que la seule liberté efficace est générosité, amour, don de soi, que l’on se trouve en se quittant et que toute réalité se transfigure dans l’offrande qui l’assume sans se l’approprier. Une sorte d’allègement se communique à tout par l’espace que l’on devient et tout prend une valeur infinie dans la mesure où l’on cesse de rien limiter en décollant de soi.
Une mystique trinitaire se profile à travers ces brèves indications, où se reflète, si l’on peut dire, le statut de pauvreté qui régit les relations intra-divines et qui donne son vrai sens à la première béatitude, où éclate la joie du don qui est le bonheur de Dieu.