Un fait tragique domine notre temps : l’extension de l’emprise du matérialisme. Il sévit dans le monde sous diverses formes : il y a l’athéisme militant dont l’expression la plus répandue et la plus menaçante est le communisme marxiste, adversaire déclaré de toute espèce de culte rendu à Dieu, négateur de toute valeur morale, ennemi acharné de la personne humaine qu’il asservit à la dictature sans frein de l’Etat totalitaire. Il y a aussi le laïcisme, qui est, en pratique et même souvent en théorie, la négation du spirituel et qui prétend organiser la société et le monde en faisant abstraction de la destinée surnaturelle et éternelle de l’homme, même s’il ne la nie pas ouvertement ; il constitue une position instable, car il est un élément de désintégration des valeurs morales ; depuis le XVIIIe siècle, il se présente sous un visage humanitaire, mais cela ne doit pas nous donner le change ; c’est à son influence dissolvante que l’Occident, incapable de triompher de ses contradictions, demeure impuissant à se faire aimer. Autres formes du matérialisme : la conviction béate, superstitieuse dans l’efficacité de la technique pour assurer, à elle seule, le bonheur de l’humanité ; la recherche effrénée de l’argent et des satisfactions qu’il procure tant en ce qui concerne le plaisir sensuel que la domination sur les hommes.

Le matérialisme sous ses différentes formes, a tellement étendu ses ravages qu’un très grand nombre de nos contemporains semblent être devenus complètement insensibles aux aspirations spirituelles, étrangers à tout ce qui est religieux.